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Depuis fin septembre 2024, le Rwanda est confronté à une épidémie meurtrière du virus de Marburg. Ce virus, apparenté à Ebola, qui se traduit par une fièvre hémorragique grave, a déjà fait 13 morts sur les 42 cas recensés. Selon le ministère de la Santé, 80 % des personnes infectées sont des professionnels de santé, ce qui fragilise davantage le système médical déjà sous pression. L’OMS craint un risque « très élevé » d’épidémie dans le pays.
Que sait-on sur le virus de Marburg ?
Cette maladie, qui se traduit par une fièvre hémorragique grave, est causée par le virus Marburg. Son taux de mortalité peut aller jusqu’à 88 %. Le virus fait partie de la famille des filovirus, à laquelle appartient également le virus Ebola, qui a déjà causé plusieurs épidémies meurtrières en Afrique. Les animaux peuvent le transmettre à des primates vivant près d’eux, dont des humains. La transmission interhumaine se fait ensuite par contact sanguin ou avec d’autres fluides corporels.
La maladie à virus Marburg « se manifeste par des céphalées, des dorsalgies, des douleurs musculaires, des douleurs abdominales, des vomissements, un état confusionnel, une diarrhée et des saignements aux stades très avancés », détaille sur son site Internet l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle a été identifiée pour la première fois à Marburg, en Allemagne, en 1967. Depuis lors, un nombre limité de flambées ont été signalées en Afrique du Sud, en Angola, en Ouganda, au Kenya et en République démocratique du Congo ».
En 2023, la Guinée équatoriale et la Tanzanie ont connu des flambées de cas du virus pour lequel il n’existe « ni traitement antiviral ni vaccin efficace », précise encore l’OMS. Cependant, les soins de soutien – réhydratation par voie orale ou intraveineuse – et le traitement des symptômes spécifiques augmentent les chances de survie.
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Le corps médical en première ligne
Parmi les victimes recensées, l’on compte 30 travailleurs médicaux infectés et quatre décédés. Parmi ceux-ci, 19 sont à l’isolement et reçoivent des soins à travers le pays. La situation est particulièrement critique dans les hôpitaux de Kigali où plusieurs membres du personnel médical, dont deux anesthésistes, sont actuellement en quarantaine. D’après les sources officielles, le pays ne compte qu’environ 1 500 médecins pour plus de 13 millions d’habitants, un ratio qui rend l’épidémie d’autant plus redoutable. A L’origine de la propagation de l’épidémie dans les hôpitaux, un homme ayant transmis le virus à un médecin de l’hôpital King Faisal. Depuis, le personnel soignant à travers les hôpitaux du pays est en alerte maximale face au virus.
Le Rwanda entame une campagne de vaccination contre le virus de Marburg
Dimanche 6 octobre 2024, le Rwanda a lancé sans tarder la vaccination des cas contacts identifiés et des personnels de santé, les plus à risque de contracter la fièvre de Marburg. Le pays a reçu samedi, grâce au soutien financier de l’administration américaine, 700 doses de l’institut à but non lucratif américain Sabin, un vaccin qui est encore en phase 2 de test en Ouganda et au Kenya. Mais aussi des remèdes expérimentaux du laboratoire californien Mapp.
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Aucun des quatre vaccins ni des traitements en cours d’évaluation par l’Organisation mondiale de la Santé n’est encore homologué ni autorisé à être testé en dehors des régions d’épidémie.
En attendant, le laboratoire américain Gilead a expédié 5 000 doses de remdesivir. L’antiviral a seulement démontré pour l’heure une efficacité in vitro contre cette fièvre hémorragique.
Des réponses limitées face à un virus dévastateur
Les autorités rwandaises, appuyées par les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), s’efforcent de contenir la propagation du virus avant qu’il ne franchisse les frontières. Pour les voyageurs, quelques mesures de prévention sanitaires ont été implémentées: relevés de température, questionnaires pour les passagers et points de désinfection des mains. Le pays a cependant exclu la mise en place d’un confinement pour lutter contre le virus, mais a appelé à éviter tout contact corporel.
Dans un point de situation le 30 septembre dernier, l’OMS estimait que le risque d’épidémie « est très élevé au niveau national, élevé au niveau régional et faible au niveau mondial ».