Au Sénégal, le choix de Sophie Nzinga Sy comme nouvelle directrice de l’Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat par le président Faye crée des remous. L’une des raisons est sa filiation avec Yassine Fall et son lien avec l’opposition qui ne font qu’aggraver les critiques.
Annoncée jeudi dernier, cette nomination intervient dans un contexte de critiques croissantes concernant le népotisme. Les détracteurs soulignent que cette décision semble contredire les engagements du président Faye, qui avait promis des nominations basées sur le mérite et non sur les relations familiales ou politiques.
Cette nomination met en lumière les tensions entre les promesses de réforme du gouvernement et les pratiques perçues comme des vestiges des régimes précédents.
La société civile est en émoi. Les critiques abondent, mettant en avant le paradoxe entre les discours de transparence et les pratiques de favoritisme. Un quotidien sénégalais a titré « Bannie hier, bénie aujourd’hui », soulignant l’ironie perçue dans la situation actuelle.
Elimane Haby Kane, politologue, commente : « Le président avait effectivement promis de réformer les pratiques de nomination pour éviter le népotisme. Cette nomination semble aller à l’encontre de ces engagements, et les questions soulevées méritent des réponses claires. C’est une question cruciale pour la crédibilité de l’administration actuelle. »
Les prochaines semaines pourraient voir une intensification des débats publics et politiques, avec des appels à davantage de transparence et d’équité dans les processus de nomination.
Le ministère de la Communication a pour l’instant évité tout commentaire officiel, tandis que des groupes de pression et des ONG continuent de mobiliser l’opinion publique autour de la question du népotisme. Le président Faye devra répondre à ces préoccupations pour maintenir la confiance du public et démontrer son engagement envers une gouvernance transparente et méritocratique.
Cette polémique offre un aperçu sur les défis auxquels le gouvernement sénégalais est confronté alors qu’il tente de concilier réformes promises et pratiques de gouvernance.