Comme annoncé le 3 novembre 2023 en conférence de presse, le Syndicat autonome des Enseignants du Moyen Secondaire (SAEMS) et le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS) ont observé une grève baptisée « Journée école morte » ce 7 novembre 2023, sur l’ensemble du territoire sénégalais.
À cette première stratégie d’envergure annoncée par l’alliance syndicale SAEMS-CUSEMS, se joignent une lettre d’informations qu’ils vont adresser au Premier ministre, Amadou Ba, mais aussi le dépôt d’un préavis conjoint de grève entre les deux structures syndicales. Elles exigent du gouvernement le respect des accords signés.
« Le respect du principe de la gestion démocratique des personnels » ainsi que « le respect des droits consacrés et la libération des enseignants en détention arbitraire », figurent aussi en bonne place dans la plateforme revendicative de la coalition syndicale.
L’annonce de cette journée école morte a attiré l’attention du gouvernement à travers le ministère de l’Éducation qui a rappelé dans un communiqué les dispositions de la loi concernant la grève et les sanctions auxquelles peuvent s’exposer ceux qui envisagent une grève illégale.
Si le droit de grève est reconnnu aux travailleurs par la Constitution, il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent. Il ne peut en aucun cas porter atteinte à la liberté de travail, ni mettre l’entreprise en péril. Les alinéas 7 et 8 de l’article 7 de la loi 61-33 du 15 juin 1961 portant statut général des fonctionnaires, modifié, stipulent que :
« …les fonctionnaires soumis à un statut ne leur interdisant pas le droit de grève ne peuvent cesser collectivement le travail qu’après l’expiration du délai d’un mois suivant la notification, à l’autorité administrative compétente, par la ou les organisations syndicales représentatives, d’un préavis écrit énonçant les motifs et la durée de la grève envisagée. Celle-ci ne peut intervenir ou se poursuivre lorsque l’ordre de grève est rapporté par la ou les organisations qui ont notifié le préavis. Ceux qui cessent le travail en violation des dispositions de l’alinéa précédent peuvent immédiatement subir toutes sanctions disciplinaires, sans bénéficier des garanties prévues par les articles 46 et 51 de la présente loi.
Il en est de même si la cessation du travail, même intervenant à l’expiration du délai d’un mois prévu au sixième alinéa du présent article, est fondée sur des motifs politiques et non pas sur des motifs professionnels. » », a indiqué le ministre Cheikh Oumar Anne dans un communiqué.
«Dans tous les cas, le département, qui a toujours maintenu un dialogue permanent avec les organisations syndicales, prendra, en toute responsabilité et toute rigueur, les dispositions idoines pour assurer le déroulement correct de l’année scolaire. Le gouvernement se réserve le droit de revenir dans l’immédiat, sur ses engagements, qui ont déjà coûté 250 milliards de francs CFA au contribuable sénégalais, en cas de violation par la partie syndicale des termes de l’accord sans préalable », menace M. Anne.
Face à cette situation qui menace l’école, le gouvernement affirme être déterminé à faire respecter les dispositions de la loi et à s’opposer à toutes les démarches de déstabilisation de l’école pour des motifs inavoués.