Les bateaux pavillon européen cesseront de pêcher sur les eaux sénégalaises à partir du 17 novembre 2024, après le non-renouvellement d’un accord entre Bruxelles et Dakar, a annoncé mardi l’ambassadeur de l’Union européenne Jean-Marc Pisani.
L’accord en vigueur depuis 2019 qui arrive à expiration dimanche soir à minuit (lundi 00H00 GMT) n’est pas reconduit pour l’instant en raison de « défaillances ». Des deéfaillances notifiées le 27 mai par la Commission européenne à l’Etat du Sénégal dans la lutte contre la pêche illégale, a dit le diplomate devant des journalistes à Dakar. Dix-huit navires espagnols et français qui pêchent exclusivement le thon tropical et le merlu sont concernés par la mesure.
Selon Jean-Marc Pisani, ambassadeur de l’UE au Sénégal, ce sont des “défaillances” dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) qui ont motivé la décision de Bruxelles. Pour l’UE, qui appliquerait une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la pêche INN, il aurait été incohérent de renouveler un accord avec un des pays voisins du Sénégal, notamment la Gambie, la Guinée-Bissau présentant ce type de difficultés.
Quelles conséquences ?
Pour les pêcheurs sénégalais, visiblement aucune. Car depuis le depuis de l’année les pêcheurs sénégalais dénoncent constamment la concurrence des bateaux usines contrôlés par des étrangers, auxquels ils imputent la raréfaction du poisson.
Si le non-renouvellement de l’accord ne concerne qu’un nombre limité de navires européens, il soulève néanmoins la question de l’avenir de la pêche sénégalaise. Les autorités devront trouver des solutions pour préserver ce secteur vital tout en assurant sa durabilité. Cela passera sans doute par un meilleur contrôle des activités de pêche, un soutien accru aux pêcheurs artisanaux et le développement d’une aquaculture raisonnée.
En parallèle, le Sénégal ne percevra plus la contribution financière liée à cet accord, impactant ainsi les revenus liés aux licences et au soutien financier de l’UE pour le secteur de la pêche.
La pêche fait vivre directement ou indirectement environ 600 000 Sénégalais, pour une population d’environ 18 millions, selon un chiffre communément admis.