L’ONU a lancé une campagne de 16 jours à Port-Soudan pour lutter contre les violences basées sur le genre. Elle vise à sensibiliser à la gravité de la situation des femmes et des filles au Soudan, particulièrement vulnérables en temps de guerre.

Depuis 2023, la guerre qui oppose les forces militaires et le paramilitaire ne cesse de causer de la souffrance à sa population et plonge le pays dans une instabilité criarde. La gente féminine en est particulièrement affectée. Afin de pallier à cela, 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, visant à sensibiliser sur l’aggravation de la violence envers les femmes, notamment les agressions sexuelles, a été instauré de concert avec l’ONU
Une mobilisation internationale dénonce l’escalade des violences sexuelles au Soudan, marquée par une hausse inquiétante des viols collectifs et des mariages forcés. Les organisations locales et internationales tirent la sonnette d’alarme sur ces abus qui ciblent principalement les femmes et les jeunes filles. Elles exigent une action urgente pour lutter plus efficacement contre cette violence.
Lors de la campagne, Shaza Ahmed, directrice exécutive de l’ONG Nada Elazhar, a souligné l’importance de l’engagement collectif. Elle a déclaré : « Aujourd’hui, nous célébrons les 16 jours d’activisme. C’est un message puissant pour les femmes et les filles, leur rappelant qu’elles doivent être fortes et se battre pour leurs droits. C’est également un appel aux autorités pour qu’elles protègent les femmes et les filles. Et c’est un appel aux communautés internationales pour qu’elles fournissent plus de fonds et de soutien technique. Notre objectif est de réunir tous les acteurs autour d’une table pour garantir que les femmes et les jeunes filles vivent en sécurité et dans la dignité. »
Un bilan lourd
Le conflit a déjà causé la mort de plus de 20 000 personnes et forcé 14 millions de Soudanais à fuir leurs foyers, soit environ 30 % de la population. Il y’a quelques mois, les chiffres rendus publiques par une association locale font état de 300 femmes qui seraient séquestrées dans une maison abandonnée dans le nord de Khartoum à Buhri où elles seraient régulièrement violées par des soldats des FSR.
En Octobre dernier, un rapport de 80 pages de l’ONU a indiqué que depuis le début du conflit, au moins 400 survivants de violences sexuelles liées au conflit ont été recensés jusqu’en juillet 2024. « L’ampleur des violences sexuelles que nous avons constatées au Soudan est stupéfiante », a déclaré le président de la mission d’établissement des faits sur le Soudan, Mohamed Chande Othman, dans un communiqué le même mois.