TCHAD : AU MOINS 40 MILITAIRES TUES DANS UNE ATTAQUE DE BOKO HARAM

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Dans la nuit du dimanche 27 octobre, une attaque meurtrière du groupe terroriste Boko Haram a coûté la vie à une quarantaine de soldats tchadiens dans la région du lac Tchad, près de la frontière nigériane. Selon le communiqué de la présidence tchadienne, cette attaque s’est produite sur une base militaire avancée située à Barkaram, une île proche de Ngouboua, et a entraîné de lourdes pertes.

Les environs du Lac Tchad sont régulièrement la cible d'attaques de Boko Haram, comme ici, à Ngouboua, où des soldats constatent la violence en avril 2015. (Image d'illustration)
Les environs du Lac Tchad sont régulièrement la cible d’attaques de Boko Haram, comme ici, à Ngouboua, où des soldats constatent la violence en avril 2015. (Image d’illustration) © Philippe Desmazes / AFP

Un Bilan Humain et Matériel Lourd

L’attaque, survenue vers 22 heures, a également fait une vingtaine de blessés parmi les militaires tchadiens. Les assaillants de Boko Haram, qui ont pris temporairement le contrôle de la garnison, ont réussi à s’emparer de matériel militaire et à incendier plusieurs véhicules avant de se retirer. Parmi les victimes figure le commandant de l’unité attaquée.

Le président Mahamat Idriss Déby Itno s’est rendu sur place tôt dans la matinée et « a donné le coup d’envoi de l’opération Haskanite pour poursuivre et traquer les assaillants jusque dans leurs derniers retranchements ».

En outre, il a promis un renforcement de la sécurité dans la zone, et a récemment procédé à une restructuration des forces armées pour assurer une meilleure efficacité dans la lutte contre les menaces terroristes.

« Nous avons beaucoup de pertes certes mais la situation est sous contrôle et nos forces sont sur place à la poursuite de l’ennemi », a déclaré à l’AFP le gouverneur de la région du Lac.

Tchad : au moins 40 soldats tués dans une attaque attribuée à Boko Haram
Le président tchadien Mahamat Deby Itno participe à sa cérémonie d’investiture à N’djamena, Tchad, le 23 mai 2024  –  Copyright © africanews> Mouta Ali/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

Contexte et Répercussions

Cette attaque survient peu de temps après la fin de l’opération multinationale « Lake Sanity », qui visait à sécuriser la région. Malgré ces efforts, la présence de Boko Haram et de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) reste menaçante dans cette région marécageuse, où les attaques contre les forces tchadiennes sont fréquentes.

En juin 2024, l’Office international pour les migrations (OIM) enregistrait plus de 220 000 déplacés dans la province tchadienne du lac Tchad en raison des attaques des groupes armés.

Le président « tient à rassurer les populations de la zone ainsi que les forces de défense et de sécurité, de son engagement indéfectible à défendre et sécuriser l’ensemble du pays », ajoute le communiqué de la présidence.

Cette attaque et sa contre-offensive survient alors que le chef de l’État vient de restructurer les forces armées avec une série de limogeages et de nominations, en lien, selon certaines sources, avec l’opposition de certains officiers avec sa position sur le Soudan.

Le pouvoir tchadien a été accusé de faciliter les livraisons d’armes des Émirats arabes unis aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui combattent l’armée régulière soudanaise depuis avril 2023, faisant des milliers de morts et des millions de déplacés. Le Tchad et les Émirats ont démenti ces accusations.

Les autorités tchadiennes, en collaboration avec leurs partenaires internationaux, poursuivent leur engagement à protéger le pays contre l’expansion de Boko Haram, dont les exactions ont fait des milliers de victimes et de déplacés dans la région depuis 2009.

Cette attaque rappelle la complexité des défis sécuritaires au Tchad et dans les pays frontaliers, où la lutte contre le terrorisme reste une priorité absolue pour les gouvernements et les forces armées.

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