QUAND LES PAYS DE L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE SE DÉTACHENT DES FORCES FRANÇAISES

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« Il ne s’agit pas d’une rupture de relation » Ce sont les mots laissés par Abderaman Koulamallah, ministre tchadien des Affaires étrangères. En effet les autorités du pays ont fait savoir jeudi, vouloir « mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française »

Le Tchad constituait le dernier point d’ancrage militaire de Paris au Sahel, avec un millier de soldats encore présents (archives).

Cet accord de coopération militaire technique entre la France et le Tchad date de 1976. Mais avait été révisé en 2019, alors que l’ex président Mahamat idriss Deby itno était au pouvoir. L’annonce intervient quelques jours après la visite du ministre des affaires étrangères français Jean-Noël Barrot , visant à prendre la mesure de la crise humanitaire provoquée par la guerre au Soudan.

Le Tchad est le dernier point d’ancrage de Paris dans la région après les retraits forcés de ses troupes au Mali, au Burkina Faso et au Niger. La rupture de cet accord devrait entraîner le retrait des quelques 1000 soldats français actuellement déployés dans le pays.

“La France est un partenaire essentiel mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri et que le Tchad est un État souverain et très jaloux de sa souveraineté” avait relevé un peu plus tôt Abderaman Koulamallah à l’issue d’une rencontre entre le président Mahamat Idriss Déby Itno et Jean-Noël Barrot.

Même si les autorités tchadiennes évoquent la non rupture des liens diplomatiques avec les français, le retrait des forces françaises en sol africain a le vent en poupe.

Communiqué du ministère des affaires étrangères du Tchad

Persona non grata en Afrique subsaharienne ?

« Après 66 ans de la proclamation de la République du Tchad, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière, et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales » a laissé entendre le ministre des affaires étrangères. Un discours quasi similaire pour toutes les nations qui abritaient dans le Sahel des soldats de l’armée française.

Après les retraits forcés de ses troupes au Mali, au Burkina Faso et au Niger, le Sénéga de son côté, ne veut plus de base française sur son sol. C’est du moins ce qu’a fait savoir le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, jeudi dans une interview au Monde, affirmant que la relation avec la France devait être rééquilibrée, et que le maintien de soldats français au Sénégal ne correspondait pas à « notre conception de la souveraineté et de l’indépendance ».

Depuis quelques années, certains pays africains notamment le Mali, manifestaient pour le départ définitif de l’armée française, qui serait responsable de certaines exactions commises durant leur séjour. Pour l’instant aucune réaction du gouvernement français. Quel avenir pour la politique française en Afrique ?

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