TCHAD-SENEGAL: LA RÉPLIQUE CINGLANTE À MACRON

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Les récentes déclarations d’Emmanuel Macron sur le retrait des troupes françaises de plusieurs pays africains continuent d’alimenter la polémique. Lors de la Conférence des ambassadeurs tenue à Paris les 6 et 7 janvier 2025, le président français a évoqué des négociations prétendument menées à ce sujet tout en critiquant l’« ingratitude » de certains dirigeants africains, affirmant que leur maintien au pouvoir n’aurait été possible sans le soutien militaire de la France. Des propos qui ont suscité de vives réactions au Tchad et au Sénégal.

« Une Attitude Méprisante », Selon le Tchad

Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, a exprimé l’indignation de son gouvernement dans un communiqué lu sur la télévision nationale. Il a dénoncé des propos reflétant une « attitude méprisante » à l’égard de l’Afrique et a rappelé les sacrifices historiques consentis par les Africains pour la libération de la France durant les deux guerres mondiales. Selon le ministre, ces contributions « immenses » ont été ignorées sans qu’aucun « remerciement digne de ce nom » n’ait été formulé.

Abderaman Koulamallah a également fustigé une relation marquée par des intérêts stratégiques unilatéraux et a appelé Emmanuel Macron à se recentrer sur les préoccupations du peuple français. Le ministre des Infrastructures, Aziz Mahamat Saleh, a pour sa part exigé que la France respecte la souveraineté du Tchad, affirmant que la rupture des accords de défense en novembre dernier répondait à une « volonté souverainiste des Tchadiens ». Le retrait complet des forces françaises du pays est prévu pour le 31 janvier 2025.

Ousmane Sonko Dément Toute Négociation

Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a réagi vivement aux déclarations du président français. Sur le réseau social X, il a qualifié d’« erronées » les affirmations sur d’éventuelles négociations entourant le départ des soldats français. Selon lui, la décision de mettre fin à la présence militaire étrangère découle exclusivement de la « volonté souveraine » du Sénégal. Sonko, qui s’était toujours montré critique envers l’influence française avant son accession au pouvoir, a ajouté que la France « n’a ni la capacité ni la légitimité » pour garantir la sécurité de l’Afrique. Il a notamment pointé du doigt son rôle dans la déstabilisation de la Libye, une situation aux répercussions encore visibles sur le Sahel.

Ces réactions illustrent le fossé croissant entre Paris et ses anciens partenaires africains. Elles mettent également en lumière les nouvelles aspirations d’une Afrique déterminée à défendre son autonomie face à une relation avec la France perçue par beaucoup comme paternaliste. La question du rôle militaire français sur le continent continue d’alimenter un débat crucial pour l’avenir des relations franco-africaines.

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