TCHAD-SOUDAN: LE SPECTRE D’UN CONFLIT

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Le Tchad, qui accueille plus de 763 000 réfugiés soudanais, est soupçonné par Khartoum de soutenir des groupes rebelles armés des Forces de Soutien Rapide (FSR), ennemis du pouvoir en place.Le Soudan veut-il ouvrir un nouveau front avec le Tchad ? C’est du moins ce que laissent présager les menaces proférées par le numéro 2 de l’armée régulière, le Général Yasser El Atta.

Photo d’illustration (c) net

Alors que le conflit entre l’armée soudanaise et les paramilitaires du FSR s’enlise, le général soudanais menace de bombarder les aéroports de N’Djamena et d’Amdjarass, accusant le voisin tchadien de permettre aux rebelles d’utiliser ces infrastructures pour attaquer ses forces.

« Les aéroports de N’Djamena et d’Amdjarass sont des cibles légitimes. Ces deux infrastructures sont utilisées par les Forces de Soutien Rapide pour détruire le Soudan », a déclaré le Général Yasser El Atta.

Une sortie virulente, perçue comme une déclaration de guerre par des proches du régime tchadien.

Depuis le début de la guerre civile au Soudan entre l’armée régulière et les paramilitaires du FSR, le Tchad est régulièrement accusé de soutenir les troupes de Mohamed Hamdan Dogolo alias Hemeti. Des accusations que N’Djamena rejette, réaffirmant sa neutralité dans ce conflit inter-soudanais et mettant en avant son rôle humanitaire dans l’accueil des réfugiés soudanais.

Une région sous tension

Cette montée des tensions entre le Tchad et le Soudan s’inscrit dans un contexte régional déjà instable. En République démocratique du Congo (RDC), le conflit entre Kinshasa et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon les autorités congolaises, se poursuit malgré une rencontre récente entre le président Félix Tshisekedi et Paul Kagame.

Tout comme au Soudan, où les tentatives diplomatiques peinent à désamorcer la crise, les négociations entre la RDC et le Rwanda n’ont pas encore permis d’apaiser les tensions. La persistance des affrontements dans ces deux zones critiques laisse craindre une déstabilisation accrue de la région, déjà marquée par des conflits prolongés et des crises humanitaires majeures.

Mais faut-il également s’attendre dans quelques jours à la naissance d’un autre conflit majeur sur le continent conduisant à un embrasement régional ? 

Si le Soudan venait à mettre sa menace à exécution, cela pourrait ouvrir un nouveau front de guerre dans une région déjà marquée par des conflits persistants. Car le Tchad, bien qu’affaibli par ses propres défis internes, dispose d’une armée aguerrie et ne resterait pas sans réaction face à une attaque directe sur son territoire.

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