Meta a annoncé le 7 janvier dernier qu’il mettait fin à son programme de vérification des faits par des tiers ( FACT-CHECKING) et le remplaçait par des notes communautaires rédigées par les utilisateurs.
Le groupe propriétaire de Facebook et Instagram adopte ainsi le modèle de la plateforme de médias sociaux X d’Elon Musk. Un changement de cap à quelques jours de l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche. Selon l’entreprise, les vérificateurs de faits experts avaient leurs propres préjugés et que trop de contenus finissaient par être vérifiés.
À la place, elle adoptera un modèle de notes communautaires qui fait appel aux contributions des utilisateurs pour la vérification des faits. « Nous avons vu cette approche fonctionner sur X – où ils donnent à leur communauté le pouvoir de décider quand les articles sont potentiellement trompeurs et nécessitent plus de contexte », a renchérit le responsable des affaires internationales de Meta, dans un billet de blog.
Le nouveau système serait mis en place progressivement au cours des deux prochains mois et que l’entreprise s’efforcera de l’améliorer tout au long de l’année. Soulignent les responsables de la compagnie.
Aussi, dans le cadre de la transition, Meta utilisera des étiquettes pour remplacer les avertissements affichés en surimpression sur les articles et qui obligent les utilisateurs à cliquer.
Des médias paralysés
Lancé à la fin de 2016 après la première victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, ce programme a associé Facebook (devenu Meta) à des rédactions du monde entier, pour leur donner le pouvoir de labelliser un contenu comme faux ou problématique et d’y ajouter un lien de contexte. » Le Monde », et plus particulièrement son service Les Décodeurs, en ont fait partie jusqu’en 2022, vérifiant les messages potentiellement trompeurs signalés par des utilisateurs francophones du réseau social.
Aux Etats-Unis, selon la dernière liste des fact-checkers partenaires de Meta, ce sont dix médias ou organisations qui voient à présent leur collaboration s’arrêter sans préavis. Parmi eux, une branche américaine de l’Agence France-Presse (AFP), le quotidien américain USA Today, l’agence britannique Reuters… Mais aussi d’autres sites Internet dont l’activité est entièrement dévolue au fact-checking, qui n’emploient parfois que quelques journalistes pour publier des articles de vérification et les diffuser sur des plateformes partenaires.
