UNE CAMEROUNAISE DISTINGUÉE PAR LE PRIX L’ORÉAL-UNESCO 2024

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La jeune chercheuse camerounaise Elisabeth Ngono a été distinguée par le Prix Jeunes talents Afrique subsaharienne L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science 2024. Une récompense prestigieuse qui met en lumière ses travaux novateurs sur les maladies tropicales négligées, notamment l’onchocercose. Elle est la seule Camerounaise parmi les 30 lauréates sélectionnées cette année pour ce prix qui célèbre depuis 15 ans l’excellence scientifique des doctorantes et post-doctorantes.

Un combat contre la « cécité des rivières »

L’onchocercose, également appelée « cécité des rivières », est une maladie parasitaire transmise par les mouches noires vivant près des rivières rapides. Cette affection, endémique dans plusieurs régions d’Afrique, y compris au Cameroun, touche des millions de personnes et peut entraîner une cécité irréversible. Malgré l’efficacité de l’ivermectine pour le traitement, l’onchocercose reste un défi de santé publique majeur. C’est dans ce contexte qu’Elisabeth Ngono a choisi de concentrer ses recherches sur l’interaction entre le parasite Onchocerca volvulus, son vecteur (les mouches noires) et le microbiome intestinal de ces insectes. Son objectif est de cibler les bactéries présentes dans le microbiome des simulies afin d’empêcher l’établissement du parasite, réduisant ainsi la capacité de transmission de la maladie.

Des recherches innovantes au cœur de l’écosystème scientifique camerounais

Diplômée d’un master en parasitologie et écologie, Elisabeth Ngono mène actuellement une thèse dans le cadre d’une allocation de recherche de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). Elle travaille au sein de l’unité de parasitologie moléculaire et épidémiologie génétique de l’Institut supérieur de recherche scientifique et médicale (ISM) à Yaoundé. Son travail, qui combine parasitologie, biologie moléculaire et bio-informatique, l’amène à analyser les mouches noires capturées sur le terrain. Grâce à des techniques de pointe, elle identifie les bactéries présentes dans le microbiome de ces insectes et explore leur rôle dans la transmission du parasite. Ses études expérimentales permettent également d’évaluer l’impact de ces bactéries sur la propagation de la maladie.

Une distinction méritée

En récompense de son engagement et de ses découvertes, Elisabeth Ngono a reçu une bourse de 10 000 euros (6,5 millions de FCFA) dans le cadre du programme L’Oréal-UNESCO. Ce soutien financier est une reconnaissance de son potentiel à révolutionner la lutte contre les maladies tropicales négligées. Elle recevra officiellement son prix lors d’une cérémonie prévue le 10 décembre 2024.

Elisabeth Ngono, aujourd’hui âgée de 26 ans, a su surmonter les défis pour bâtir une carrière remarquable dans la recherche scientifique. Après un baccalauréat en sciences de la vie et de la terre, elle a étudié les biosciences à l’Université de Yaoundé I avant de se spécialiser en parasitologie. En 2022, ses travaux de master portaient déjà sur des stratégies de lutte contre des co-infections tropicales. Son engagement pour la santé publique trouve ses racines dans une profonde empathie pour les malades. « Mon rêve initial était de devenir médecin, mais je n’ai pas eu cette opportunité. La recherche m’est apparue comme une alternative pour contribuer aux progrès en médecine et venir en aide aux populations vulnérables », confie-t-elle.

Une inspiration pour la jeunesse camerounaise

En décrochant ce prix, Elisabeth Ngono incarne l’excellence scientifique et l’innovation en Afrique subsaharienne. Son parcours et ses recherches témoignent de l’importance de soutenir les femmes dans les domaines scientifiques et techniques pour relever les défis sanitaires du continent.L’onchocercose pourrait bientôt être combattue avec de nouvelles stratégies grâce aux travaux prometteurs de cette jeune chercheuse. Un bel exemple de dévouement et d’expertise au service de l’humanité.

Dans les pas de ses prédécesseurs

Depuis le lancement du Prix L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science, plusieurs Camerounaises ont été récompensées, notamment dans la catégorie Jeunes talents Afrique subsaharienne.

Il y’a quelques mois, la professeure Rose Leke en immunologie a été faite : « Lauréate pour l’Afrique et les Etats Arabes ». La distinction est en effet, une récompense pour ses recherches exceptionnelles et ses efforts novateurs visant à améliorer l’étude du paludisme des femmes enceintes, mais aussi, à soutenir l’éradication de la polio et à permettre une meilleure vaccination en Afrique, ainsi que pour sa mobilisation afin de favoriser le parcours professionnel des jeunes scientifiques.

En 2007, le Pr Joyce Endeley , une scientifique camerounaise distinguée dans les années précédentes pour ses recherches en nutrition et développement durable en a été laureate. Suivie deux ans plus tard par le Pr Judith Ndongo Torimiro (2009) – Reconnue pour ses travaux en immunologie, particulièrement sur les maladies infectieuses.

9 ans se sont écoulées avant de voir à nouveau une camerounaise remporté ce prix. Gloria Asibong a été primée en 2018 pour ses contributions en médecine et santé publique. En 2020, le Dr Sylvie Ngoubangue Youmbi, spécialiste des technologies agricoles et innovations environnementales s’est vue décernée le prix.

Ces femmes exemplifient l’excellence scientifique au Cameroun et témoignent de l’impact croissant des femmes africaines dans les domaines scientifiques.

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5 Commentaires

  1. Bonjour c’est Elisabeth Amelie Gladys Ngono la lauréate en question merci pour ce reportage sur moi mais vous avez fait l’erreur sur mon âge j’ai 26 ans et non 28 ans je ne sais pas qui vous a donné les informations sur mon âge mais c’est plutôt 26 ans et non 28 ans, j’aimerais que vous corrigiez cette erreur merci pour votre compréhension

  2. Merci pour cette publication sur mes travaux et mon prix , mais je voudrai attirer votre attention sur le fait que vous avez fait une erreur sur mon âge j’ai 26 ans et non 28 ans. Merci de bien vouloir corriger

  3. Merci pour cette publication sur mes travaux et mon prix , je suis la lauréate en question Elisabeth Amelie Gladys Ngono.Je voudrai attirer votre attention sur le fait que vous avez fait une erreur sur mon âge j’ai 26 ans et non 28 ans. Merci de bien vouloir corriger

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