L’Église catholique s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. Ce lundi 5 mai, les congrégations générales se sont ouvertes au Vatican en vue du conclave qui débutera le 7 mai. L’objectif : élire le 267ᵉ souverain pontife, successeur du pape François, qui a officiellement renoncé à sa charge pour des raisons de santé.

Cette renonciation, bien que rarissime dans l’histoire de l’Église seul Benoît XVI l’avait précédé en ce geste au XXIᵉ siècle a été accueillie avec respect et gravité. Dans un communiqué publié en avril, François avait évoqué « l’affaiblissement progressif de ses forces physiques » comme principal motif de sa décision, exprimant sa « confiance en l’Esprit Saint pour guider l’Église vers un nouveau pasteur ».
Un collège électoral sans précédent
Ce conclave se distingue déjà par sa composition : 133 cardinaux électeurs de moins de 80 ans, venus de 71 pays, y prendront part. Il s’agit du collège électoral le plus diversifié jamais rassemblé. Deux cardinaux ont toutefois dû se retirer pour raisons médicales, réduisant légèrement le nombre initial de votants.Ce pluralisme reflète la volonté, amorcée sous Jean-Paul II et poursuivie par Benoît XVI puis François, d’universaliser la gouvernance de l’Église. L’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine y sont fortement représentées, augurant d’un scrutin où la voix des Églises locales pèsera fortement.Un choix guidé par le discernementSi les spéculations sur les « papabili » ces cardinaux jugés susceptibles d’être élus vont bon train, plusieurs prélats insistent sur la nécessité d’un processus serein et mûrement réfléchi.
« Il faut du temps pour choisir un cardinal », a rappelé le cardinal irakien Louis Raphaël Sako, soulignant la responsabilité immense que représente le choix d’un nouveau pontife. De son côté, le cardinal français Jean-Paul Vesco s’est montré confiant : « Il y a beaucoup de personnalités qui pourraient être pape. Je suis serein, nous prendrons le temps nécessaire. »Un pontificat à réinventer ?Le prochain pape héritera d’une Église confrontée à de nombreux défis : crise des vocations, abus sexuels, sécularisation croissante en Occident, mais aussi essor du christianisme dans le Sud global, enjeux écologiques, dialogue interreligieux et synodalité.Face à ces enjeux, les attentes sont immenses. Le nouveau pontife devra incarner à la fois la continuité spirituelle et une capacité de renouvellement adaptée aux réalités du XXIᵉ siècle.Dans les murs clos de la chapelle Sixtine, les cardinaux se prépareront donc à voter, sous le regard de Michel-Ange et dans la prière, pour celui qui guidera l’Église dans les années à venir. L’annonce tant attendue du « Habemus Papam » pourrait survenir dans les tout prochains jours.