Le gouvernement kényan franchit une étape majeure dans la lutte contre le VIH en approuvant l’utilisation nationale de l’anneau vaginal antirétroviral. Ce dispositif innovant offre une option de prévention supplémentaire, en particulier pour les femmes vulnérables ne pouvant pas toujours négocier l’usage du préservatif dans leurs relations.
Une avancée pour les femmes kényanes
L’anneau vaginal, intégré dans le Programme national de lutte contre le sida et les IST (NASCOP), est conçu pour libérer un médicament antirétroviral de manière continue et discrète. « Il constitue une alternative importante pour réduire les risques de transmission, tout en étant discret et pratique », a déclaré un représentant du ministère de la Santé.
Mme Onentiah, porte-parole de la campagne, a souligné les avantages de ce dispositif : « Pour les femmes incapables d’imposer des rapports protégés, l’anneau représente une solution efficace. Avec une bonne utilisation, son efficacité peut atteindre 75 %, contre 27 % en cas de mauvaise utilisation. » Elle recommande néanmoins d’utiliser l’anneau conjointement avec les préservatifs pour une protection accrue contre les IST et les grossesses.
Le ministère rappelle qu’après l’insertion de l’anneau, les utilisatrices doivent éviter les rapports sexuels pendant 24 heures pour permettre une libération optimale du médicament.
Déploiement attendu en 2025
Le Kenya rejoint plusieurs pays africains, dont l’Afrique du Sud, le Botswana, le Rwanda et le Zimbabwe, qui ont déjà adopté cette technologie. Le lancement officiel est prévu pour 2025, marquant une avancée significative dans la lutte contre le VIH/sida, qui reste une préoccupation majeure dans le pays.
En 2023, le Kenya a enregistré 9 100 nouvelles infections parmi les femmes, soit plus du double des 4 100 cas recensés chez les hommes. Selon l’ONUSIDA, 44 % des nouvelles infections concernent des femmes et des jeunes filles, renforçant l’urgence de solutions spécifiques à cette population.
Avec cette initiative, le Kenya montre son engagement à diversifier les outils de prévention et à autonomiser les femmes dans la lutte contre le VIH.