Depuis l’instauration de l’éducation gratuite en Zambie, les salles de classe sont saturées.
Près de Lusaka, la capitale de la Zambie, une salle de classe contenant 75 garçons et 85 filles est surpeuplée, alors qu’elle ne devrait recevoir que 30 élèves.
Depuis 2021, deux millions d’enfants supplémentaires bénéficient d’un accès gratuit aux écoles publiques primaires et secondaires. Suite à la réforme de l’enseignement gratuit, la Zambie a investi plus d’un milliard de dollars dans le secteur éducatif.
Richard Banda, un jeune de 16 ans fréquentant l’école de Chanyanya située au sud-ouest de la capitale zambienne, Lusaka, explique que l’insuffisance de pupitres pousse les élèves à arriver plus tôt.
Bien que l’établissement scolaire de Chanyanya dispose d’une structure comportant 10 salles de classe, sa gratuité des écoles conduit à des problèmes de surpopulation et de manque de ressources. Faute d’un financement suffisant pour les infrastructures, les spécialistes soutiennent que la surpopulation met désormais en péril la qualité de l’enseignement. Face aux défis engendrés par l’enseignement gratuit, le gouvernement prévoit la construction de plus de 170 écoles supplémentaires et s’est engagé à recruter 55 000 nouveaux enseignants d’ici 2026, dont 37 000 ont déjà été recrutés.
Bien que la Zambie se redresse lentement d’un défaut de paiement en 2020, certains spécialistes expriment des réserves sur la faisabilité de la gratuité de l’éducation. Le rapport de 2023 de l’Institut zambien d’analyse et de recherche politique indique que les dépenses gouvernementales pourraient doubler si tous les étudiants admissibles décident de profiter de l’éducation gratuite.
En Afrique subsaharienne, l’UNICEF observe une forte hausse du nombre d’enfants scolarisés, atteignant des sommets historiques. Toutefois, les expériences passées du pays indiquent qu’il est difficile de gérer l’augmentation du nombre d’élèves tout en maintenant un niveau élevé d’enseignement.