ZIMBABWE : POUR UNE HAUSSE DU TABAC

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Le premier producteur et exportateur de tabac en Afrique annonce une année prometteuse pour la filière dans le pays.

Plantation de tabac (c) net

Après avoir subi les effets dévastateurs de la sécheresse liée à une anomalie chaude des eaux de surface au centre de l’océan Pacifique équatorial ( el Niño) en 2023/2024, la filière prévoit un rebond significatif avec une production estimée à 300 000 tonnes, soit une hausse de 27,6 % par rapport aux 235 000 tonnes de la campagne précédente. Ce chiffre, révélé par Jenfan Muswere, ministre de l’Information, pourrait marquer un record historique pour le pays.

Cette performance anticipée repose sur un retour à des conditions climatiques favorables, grâce à l’apparition du phénomène d’une activité cyclonique moindre sur dans région (La Niña )en 2024/2025. En effet, les pluies plus régulières devraient permettre aux producteurs de tabac d’améliorer leurs rendements. Le regain d’optimisme dans la filière est également soutenu par une augmentation de 8 % du nombre d’agriculteurs inscrits pour cultiver du tabac, atteignant près de 121 000 producteurs en novembre.

Avec cet objectif ambitieux de 300 000 tonnes, le Zimbabwe confirme sa volonté de renforcer son rôle de leader sur le marché africain du tabac, tout en réaffirmant l’importance stratégique de cette culture pour son développement économique.

Une bonne nouvelle pour le pays qui souhaite désormais rendre son industrie du tabac plus lucrative en produisant davantage de cigarettes sur son territoire et en limitant le financement étranger des cultivateurs. Actuellement, la Chine finance l’essentiel de la production et achète la majeure partie du tabac zimbabwéen.

Aujourd’hui, seuls 2 % de la récolte est transformée localement en cigarettes. Le Zimbabwe souhaite que 30% de la récolte soit mélangée et transformée en cigarettes d’ici à 2025.

Le tabac est une source vitale de devises étrangères qui a rapporté près de 800 millions de dollars US (630 millions de livres sterling) cette année. Selon l’autorité de commercialisation du tabac.Mais sa production a un coût élevé pour l’environnement. De nombreux agriculteurs utilisent en effet du bois pour faire sécher le tabac, une pratique qui peut entraîner une déforestation.

Mais sa production a un coût élevé pour l’environnement. De nombreux agriculteurs utilisent en effet du bois pour faire sécher le tabac, une pratique qui peut entraîner une déforestation

Culture qui inquiète

En mai 2024, l’ OMS exhortait les pays et les gouvernements à cesser de subventionner la culture mortifère du tabac. « Le tabac est responsable de 8 millions de décès par an, et pourtant les gouvernements du monde entier dépensent des millions pour soutenir les plantations de tabac », a déclaré dans un communiqué, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

Les dernières données montrent que les fabricants de tabac s’étendent à l’Afrique. Alors que globalement les terres consacrées à la culture du tabac ont diminué de 15%, les terres consacrées à la culture du tabac ont augmenté de près de 20% en Afrique depuis 2005, la culture du tabac représentant 5% de la déforestation totale.

Un nouveau rapport de l’OMS met d’ailleurs en lumière les méfaits de la culture du tabac et les avantages d’un passage à des cultures vivrières plus durables pour les agriculteurs, les communautés, les économies, l’environnement et le monde en général.

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